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Pourquoi Google débloque 1 milliard de dollars pour l’Afrique ?

Avec ce chèque, le géant américain entend financer des start-up digitales ainsi que la construction de câbles sous-marins pour améliorer l’accès à internet sur le continent.

Cet investissement « soutiendra la transformation numérique du continent », a déclaré Sundar Pichai, le PDG de Google et Alphabet, dans une vidéo préenregistrée publiée le 6 octobre. Google prévoit de mobiliser 50 millions de dollars supplémentaires pour financer des start-up dirigées par des Africains, soutenir des organisations à but non lucratif et collaborer avec les gouvernements, décideurs et entreprises du continent.

Sur les 1,3 milliard d’habitants de l’Afrique, environ 780 millions de personnes n’ont pas accès à internet. Pour y remédier, les grandes entreprises technologiques américaines comme Google et Facebook soutiennent des projets de câbles sous-marins conçus pour améliorer l’accès à internet et la vitesse de connexion.

Facebook finance par exemple le projet de câble 2Africa de 37 000 km qui reliera le continent à l’Asie et à l’Europe. Selon l’entreprise, une fois terminé, ce câble sera le plus long système de câblages sous-marins au monde.

« DES CENTAINES DE MILLIERS D’EMPLOIS VONT ÊTRE CRÉÉS DANS LES TROIS PROCHAINES ANNÉES »

Google entend, lui, contribuer à la construction du câble Equiano, qui doit augmenter la vitesse d’internet tout en diminuant les coûts de connectivité. Le câble doit relier le Portugal à l’Afrique du Sud en passant par le Nigeria et la Namibie, notamment. La première phase de ce projet doit être mise en service au second semestre de 2022 et des extensions sont prévues à l’avenir.

Vitesse du réseau multipliée par cinq au Nigeria

Grâce à Equiano, la vitesse du réseau internet au Nigeria devrait être multipliée par cinq et pourrait presque tripler en Afrique du Sud et en Namibie d’ici à 2025, avance une étude d’Africa Practice et de Genesis Analytics commandée par Google.

Cette même étude prévoit une chute des prix d’internet de 16 % à 21 % dans les trois pays au cours de la même période, laissant espérer une progression du taux de pénétration d’internet de plus de 7 points au Nigeria et en Afrique du Sud et de 9 points en Namibie.

Un mouvement qui doit générer des gains de croissance – chiffrés à respectivement 0,57, 0,32 et 0,56 point pour le Nigeria, l’Afrique du Sud et la Namibie – et des créations d’emplois, à hauteur de 1,6 million au Nigeria, 180 000 en Afrique du Sud et 21 000 en Namibie entre 2022 et 2025.

Avantages remis en cause

Un accueil mitigé est toutefois réservé aux projets de câbles sous-marins financés par les multinationales. Sunil Tagare, fondateur et patron d’OpenCables, société pionnière dans le déploiement de câbles sous-marins à fibre optique, a souligné que les investissements dans les câbles africains existants pourraient être perturbés par les projets de Google et Facebook, soupçonnant ces derniers de développer une stratégie de division pour prendre le dessus sur les acteurs locaux.

Gbenga Adebayo, le président de l’Association nigériane des opérateurs télécoms (Alton) est lui aussi critique, estimant que les services gratuits offerts par Google et Facebook pourraient menacer la survie des opérateurs locaux. Le responsable nigérian ajoute que, contrairement aux opérateurs de réseau mobile locaux, Facebook et Google n’ont pas d’obligations fiscales envers les gouvernements des pays où ils opèrent.

Enfin, estimant que les régions côtières du Nigeria sont suffisamment bien pourvues grâce aux capacités des câbles sous-marins actuels, Gbenga Adebayo défend l’idée d’un renforcement de la dorsale en fibre optique à destination du reste du territoire, c’est-à-dire pour étendre l’accès au haut débit aux régions de l’intérieur du Nigeria.

Source : Jeune Afrique

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