Côte d’Ivoire – CPI la modification des conditions de mise en liberté du Président Gbagbo et Blé Goudé
Alors que l’opinion était en attente de la date de l’audience du procès en appel après le report de celle de 27 mai 2020, que les juges de la Chambre d’appel de la Cour Pénale Internationale (CPI), ont surpris tout le monde et ce à cinq mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire.
Par une décision prise et rendue officielle ce jeudi, ils ont décidé de revoir les conditions de mise en liberté, de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Les mesures restrictives telles que, ne pas se déplacer en dehors des limites de la municipalité dans laquelle ils résident dans l’État d’accueil, à moins d’y avoir été expressément autorisés au préalable par la Cour , remettre au Greffe toutes les pièces d’identité dont ils disposent, en particulier leur passeport , se présenter chaque semaine auprès des autorités de l’État d’accueil ou auprès du Greffe et se conformer à toute autre condition raisonnable imposée par l’État dans lequel ils seront libérés, ont été toutes été levées.
Concrètement, cela veut donc dire que les accusés sont beaucoup plus libres de leurs mouvements qu’ils ne l’étaient auparavant. En clair, les deux hommes peuvent donc aller vivre dans un des 134 états parties au statut de Rome et donc en Côte d’Ivoire, à condition toutefois que les autorités du Pays acceptent de les accueillir.
Cependant, l’ex-Président ivoirien et son bras droit sont tenus à respecter d’autres conditions qui restent en vigueur et pour ne citer : « Ils n’ont pas le droit de se prononcer publiquement sur la procédure en cours à la CPI ; D’entrer en contact avec les témoins de la procureure Fatou Bensouda ; Pouvoir se déplacer que dans les pays qui ont signé le statut de Rome instituant la CPI. ; Devoir impérativement se présenter à la CPI quand les juges les convoquent pour les audiences. ».
Pour les partisans des deux pions essentiels de la politique ivoirienne, l’affaire est désormais pliée et peuvent se projeter sur le processus électoral en cours pour la présidentielle d’octobre 2020.
Pour rappel, Laurent Gbagbo dont tout voyage sera sujet à concensus avec la CPI et le Pays d’accueil, a instruit ses collaborateurs la semaine dernière à mobiliser les militants de son parti, le FPI, en vue de se faire enrôler afin d’obtenir leurs CNI et prendre part à toutes les élections.
Même si rien n’indique que pour l’heure l’ex-chef d’Etat ivoirien rentrera au Pays en vue de prendre part aux échéances électorales si tant est que la Côte d’Ivoire l’accepte de un au regard de la procédure en cours et en raison d’une condamnation à 20 ans de prison de deux (affaire Bceao, ndlr), la décision des juges de la chambre d’appel de la CPI, pourrait désormais galvaniser ses partisans jusque-là sceptiques, qui ont opté pour le boycott des élections depuis son transfèrement à la Haye, le 29 novembre 2011.
SOURCE: Donatien Kautcha, Abidjan